De l’art dans la nature – Une galerie sur la Great Ocean Road australienne

Je vous ai déjà parlé de la féérie du Field of Light de l’artiste britannique Bruce Munro, merveilleuse installation de milliers de fleurs de verre dans le désert australien, au pied du rocher géant Uluru. Aujourd’hui, ce n’est pas une oeuvre mais bien une galerie d’art que j’aimerais vous faire découvrir. Elle aussi est en parfaite harmonie avec son environnement, en pleine nature.

20170330_145545_Richtone(HDR)

La galerie Qdos se trouve à Lorne, petite ville étape de la Great Ocean Road australienne. Cette route côtière du Sud du pays s’étend de Port Fairy à Melbourne (si vous choisissez d’aller d’Ouest en Est). J’ai eu la chance de l’emprunter lors d’un « roadtrip » et de traverser des villages charmants et des paysages grandioses – les multiples points de vue sur les falaises et la mer permettent de les apprécier à leur juste valeur !

Carte
Localisation de la Great Ocean Road en Australie
Great ocean road
La Great Ocean Road en détail
Arch 2
Vue de la London’s Arch sur la Great Ocean Road

L’un des arrêts immanquables est donc la petite ville de Lorne et son mirador imprenable sur la mer.

Lookout
Vue incroyable depuis le Teddy’s Lookout (mirador) à Lorne
Plage
La plage de Lorne est aussi un excellent spot de pique-nique !

Mon guide du Routard consacrait quelques lignes à la petite galerie Qdos, dans des termes élogieux. J’ai décidé d’aller vérifier tout ça… et je ne l’ai absolument pas regretté ! La route pour accéder à la galerie, en pleine forêt, est déjà pittoresque. L’arrivée des visiteurs se fait dans le parc (enfin, c’est plutôt un bout de forêt !) de la galerie, parsemé de sculptures au coeur de la végétation environnante. 

20170330_142613_Richtone(HDR)

J’ai particulièrement aimé la « statue-fontaine » au visage qui rappelle les masques africains.

20170330_145346_Richtone(HDR)

Plus loin, d’immenses corolles de métal sont enracinées dans le sol, penchées comme sous l’action du vent.

20170330_145651_Richtone(HDR)

Mention spéciale à deux sculptures assez étranges – on dirait des sortes de chats géants sortis de Star Wars ! Mais surtout, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont pas du tout des créatures gonflables : elles sont faites en métal dur ! L’effet des oreilles est particulièrement bien réussi.

20170330_145728_Richtone(HDR)

Au loin, de l’autre côté de la charmante petite mare aux nénuphars, des silhouettes fantomatiques se promènent.

Silhouettes.jpg

Le drame et les émotions fortes ne sont pourtant pas absentes de ce lieu paisible. Une statue de femme recroquevillée sur elle-même, qui se cache le visage avec ses mains, exprime avec force le désespoir causé par une grande honte. Ses cheveux dressés vers l’arrière, comme emportés par son mouvement de détresse, renforcent l’expression de son angoisse. Je l’ai trouvée vraiment poignante, avec son corps déformé qui a quelque chose d’un Picasso.

20170330_150008_Richtone(HDR)

Dramatique aussi est l’effet produit par ces trois mannequins de métal figés sur leurs poteaux, la tête penchée, comme pour signifier qu’ils sont résolus à accepter leur sort.

20170330_150531_Richtone(HDR)

Il est temps de rentrer dans la galerie pour se remonter le moral ! Le bâtiment abrite aussi un joli café-restaurant (que je n’ai pas testé, mais recommandé par le guide !) à flan de colline, qui surplombe le jardin aux statues. L’entrée est libre, et il est très agréable de se promener dans les deux petites salles reliées par un couloir, avec vue sur la forêt et à l’éclairage chaleureux. Quelques artistes exposent chacun une série d’oeuvres aux styles très différents, mais qui représentent tous les paysages de la région.

20170330_144908_Richtone(HDR)

Ma série préférée est celle de Ray Firth, qui dépeint la côte de la Great Ocean Road que j’ai moi-même parcourue. Vous pourrez comparer ci-dessous son travail avec mes photos prises aux mêmes endroits ! J’aime beaucoup sa manière simple et franche de représenter ces vues, en utilisant le contraste des couleurs complémentaires : dégradé d’orange pour les falaises, bleu profond pour la mer. L’artiste utilise de petits points pour le haut de la falaise, de fines lignes pour les strates du rocher et des coups de pinceau pour la mer… L’ensemble est très réussi !

20170330_143343_Richtone(HDR)20170329_141553_Richtone(HDR)

 

20170330_143502_Richtone(HDR)20170329_120947_Richtone(HDR)

 

20170330_143450_Richtone(HDR)20170329_111817_Richtone(HDR)

 

20170330_144249_Richtone(HDR)20170329_111747_Richtone(HDR)

J’ai aussi trouvé quelques autres paysages remarquables : une vue de la forêt particulièrement réaliste, où les fougères se mélangent au feuillage avec une précision extrême – on croirait ressentir la fraîcheur de la forêt ! Ou encore un torrent froid qui court entre des roches bleutées et des arbres fantomatiques, sous un ciel gris sombre d’orage.

20170330_143144_Richtone(HDR)

20170330_144303_Richtone(HDR)

J’ai été moins sensible aux deux paysages abstraits couleur bleu givre, même si celui de droite exprime bien pour moi le froid et comme une sensation de solitude. Quant à celui de gauche, il rappelle le chaos de la forêt et son entrelacement de branches, de feuillages, le bruissement des bêtes qui y sont terrées… Ils me rappellent d’ailleurs certains tableaux de l’artiste américain contemporain Cy Twombly, dont j’ai parlé ici et qui utilise la même couleur bleu céladon pour plusieurs de ses oeuvres.

20170330_143208_Richtone(HDR)
Oeuvres de la galerie Qdos
Cy Twombly.jpeg
Oeuvre de Cy Twombly, Il Parnasso (1964)

Quant au tableau de Claudine Marzik, Germinate Grow Witt #14, c’est par sa technique étonnante qu’il a retenu mon attention. On dirait que l’artiste a superposé des couches de vert de plus en plus claires, jusqu’à obtenir une surface presque blanche, et a ensuite gratté la toile plus ou moins profondément pour faire apparaître ces griffures vertes. Elle obtient alors l’effet de tâches au coeur foncé et au bord clair, comme si la peinture avait bavé… Surprenant !

20170330_144725_Richtone(HDR)

Enfin, la dernière série propose des paysages entre mer et ciel aux couleurs très (trop) agressives jusqu’au fluo. L’oeil est irrésistiblement attiré par ces vagues ou ce ciel rouge, par cette mer turquoise ou ce rocher vert détonnant, mais il ne s’y attache pas longtemps. C’est trop bruyant pour moi !

20170330_144400_Richtone(HDR)

Même si les oeuvres exposées ne m’ont pas toutes plu, cette galerie et son charmant environnement m’ont laissé un excellent souvenir. Un écrin de verdure où le visiteur se balade entre les sculptures, avant de flâner dans les pièces baignées de lumière de la galerie. J’en suis ressortie apaisée et avec l’envie de découvrir d’autres lieux comme celui-ci, où art et nature se marient si bien ! Avis aux intéressés : il y a même des petites maisons perchées dans les arbres où l’on peut séjourner pour profiter encore davantage de l’atmosphère du lieu !

20170330_150159_Richtone(HDR)

 

Une réflexion sur “De l’art dans la nature – Une galerie sur la Great Ocean Road australienne

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s