[L’OEUVRE DU JOUR] La Maestà (ou « Vierge en majesté ») du peintre italien Cimabue, peinte vers 1280 et conservée au Louvre, montre que la Renaissance ne s’est pas faite en un jour ! C’est la parfaite oeuvre pour comprendre la transition entre peinture médiévale byzantine et premiers éléments renaissants.
Les éléments byzantins sont le fond d’or, les visages « standardisés » et l’empilement des anges les uns sur les autres. Le symbolisme prime encore, avec les personnages les plus importants représentés en plus grand (la Vierge et l’enfant ont une taille « surnaturelle »).
Mais la Renaissance s’annonce déjà : les visages sont plus vivants que dans les œuvres précédentes, avec une couleur rosée et des ombres. La chaise de la Vierge est également représentée en profondeur, et les ailes des anges sont très travaillées avec leur dégradé de couleurs. Les drapés sont déjà réalistes : regardez notamment l’effet réussi par Cimabue au niveau des genoux des anges !

L’étape suivante sera la Maestà di Ognissanti de son élève Giotto : il y a cette fois une véritable perspective centrée, des personnages plus vivants et les deux anges au premier plan se détachent vraiment des autres en étant plus avancés.
